• Personnes âgées : le fléau de la maltraitance à domicile

    Dévalorisation, culpabilisation, insultes ou menaces… Les maltraitances psychologiques ont le plus souvent lieu à la maison.

    La maltraitance des personnes âgées n'a pas toujours les contours que l'on imagine. Plus feutrée entre les quatre murs des maisons que dans les institutions médicalisées, elle y est aussi plus fréquente.

    En 2011, 77% des appels reçus par le 3977, numéro national contre la maltraitance des personnes âgées et des adultes handicapés, ont été passés pour signaler des abus à domicile, selon Habeo, gestionnaire de la plateforme.

    En outre, 75% des maltraitances signalées touchent des femmes selon les statistiques du numéro, dévoilées à l'occasion de la journée internationale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées.

    Dévalorisation, culpabilisation, insultes ou menaces: les maltraitances à domicile sont en premier lieu psychologiques. Viennent s'y ajouter les abus financiers et physiques. «Les différentes formes de maltraitances sont souvent imbriquées. Nous voyons beaucoup de cas de chantage affectif avec des parents âgés qui en viennent peu à peu à subvenir aux besoins de membres de leur famille», souligne Caroline Lemoine, porte-parole d'Habeo.

    «Ces situations arrivent souvent après le décès du conjoint. L'appartement semble alors trop grand et un membre de la famille propose de s'installer chez la personne âgée sous prétexte de l'aider. Elle va peu à peu la couper de sa vie sociale, parfois des soins nécessaires, et parfois même la confiner dans sa chambre. Certains veulent profiter tout de suite de son argent, d'autres veulent faire en sorte qu'elle en dépense le moins possible afin de ne pas entamer l'héritage…», décrit Caroline Lemoine. Quant à la maltraitance physique à domicile, elle est souvent liée à une méconnaissance de la maladie ou à l'épuisement des aidants.

    «Négligeances»

    Si une écrasante majorité des signalements concernent des dérives à domicile, Habeo a été plus souvent alerté de violences volontaires en institution en 2011 qu'en 2010. «Les usagers et leurs familles, davantage sensibilisés par les faits divers autour des résidences de retraite, prennent-ils moins de précautions verbales pour exposer le fond de leur pensée et attribuer une intentionnalité au geste maltraitant? Sont-ils moins enclins à excuser les négligences?», s'interrogent les équipes d'Habeo.

    «En maison de retraite, il s'agit surtout de négligences comme de ne pas vérifier que la personne âgée s'est nourrie, a pris ses médicaments, ou a eu une activité pendant la journée», explique Caroline Lemoine. Selon les équipes d'Habeo, ces formes de maltraitances ne s'expliquent pas forcément par un manque de moyens. «Elles diminuent rapidement dès lors que l'on propose des formations au personnel et que l'on pose un cadre à la prise en charge»


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :